22 novembre 2006


Le PM est un tacticien redoutable.

Ou bien quelqu'un dans son entourage a longuement travaillé sur le concept de nation tel que débattu au Canada.

Dans tous les cas, il fait la différence entre le Québec et les Québéquois. La motion qu'il a présentée à la Chambre aujourd'hui est tout à fait cohérente avec la reconnaissance d'une nation québécoise au sens SOCIOLOGIQUE. Dans les deux langues officielles, quoiqu'en pense M. Ignatieff et ses amis, le mot nation veut dire la même chose lorsqu'il est employé dans le même contexte.

Pour mes cours, j'utilise deux manuels: "Idéologies et régimes politiques" et "Mapping the Political Landscape". Bon, le même cours en anglais et en français. Dans les deux, la nation est définie de la même façon: une communauté organique auto-proclamée. Cette communauté est nettement distincte de la communauté étatique, définie par le lien de citoyenneté, et régie par l'état de droit. Pour être un État, il faut exercer une souveraineté sur un territoire et une population et, en plus, être reconnu par les autres États. La nation est organique et l'État est civique.

L'ambiguité entre les deux concepts date de la fin de la Première guerre mondiale qui a vu la chute des grands empires européens et la multiplication des États. C'est alors que les anthropologues ont remplacé les géographes dans l'art de découper le monde. Le grand professeur Holsti de UBC en fait une magistrale démonstration dans "The State, War, and the State of War".

Donc.

M. Harper, contrairement à M. Ignatieff, a évité de parler du Québec, mais parle des Québécois. Il n'y a donc pas de lien civique mais une auto-définition de l'identité. Amis, ceux qui se considèrent Québécois font partie de la nation proclamée aujourd'hui à la Chambre des communes, les autres, business as usual.

Pour moi, ceux qui veulent joindre ma nation austro-canado-franco-péruvienne, bienvenue,

La présidente.

PS Bienvenue aux Huskys aussi,

Kyoto

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