27 novembre 2006

Au parlement aujourd'hui

Je ne peux faire autrement que de reproduire ici le magnifique discours de notre candidat et d'y souscrire à cent pour cent. Je veux aussi souligner que sur cette question, il a été fort constant depuis quinze ans.


Monsieur le Président,

La motion qui nous est soumise par le Premier ministre se lit comme suit :

« Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. »

In English :

« That this House recognize that the Québécois form a nation within a united Canada. »

Avant de voter un texte qui aux yeux de certains de nos concitoyens aura une grande importance, nous avons l’obligation de leur dire clairement ce qu’il signifie.



En français, d’après le Robert, « nation » a au moins trois sens :

1- Groupe humain auquel on suppose une origine commune (le sens ethnique du mot nation);

2- Groupe humain constituant une unité politique, établie sur un territoire défini, et personnifié par une autorité souveraine (le sens étatique du mot nation).

3- Groupe humain généralement assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun (le sens sociologique du mot nation : this sociological sense of the word nation is also found in the Webster dictionary).




Au premier sens, le sens ethnique, le Québec et le Canada ne sont pas des nations. Mais les Canadiens français le sont, laquelle nation est principalement concentrée au Québec mais présente partout au Canada. Bien d’autres groupes humains dans notre pays peuvent eux aussi être considérés comme des nations sur le plan ethnique. Je voterais donc en faveur d’une motion qui dirait : « Il y a, au Canada, y compris dans la province de Québec, plusieurs nations au sens ethnique du terme. »

Au deuxième sens du mot nation, le sens étatique, le seul qui confère une existence juridique en droit international, c’est le Canada, et lui seul qui est une nation. Je voterais donc pour une motion qui dirait : « Le Canada forme une seule et même nation ayant son siège aux Nations unies. »




Au troisième sens du mot nation, le sens sociologique, nous les Québécois sommes une nation, puisque nous formons, au sein du Canada, un groupe assez vaste (près du quart de la population), que nous avons la conscience de notre unité et la volonté de vivre en commun. En ce sens, il est exact de dire que « les Québécoises et les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni » et je voterai donc pour la motion.

But I add : that the entire Canadian population is also a Nation, in the sociological sense of the term : As Canadians, we have the sense of our unity and the will to live together. And there is nothing that prevents the same individual to be part of different nations in the sociological sense of the term.


Alors je dis, en cette Chambre, que je suis un fier membre de la nation québécoise et un fier membre de la nation canadienne. Je dis que les identités, cela s’ajoutent, cela ne se soustrait pas. Que je me battrai, avec tous les moyens que me donne la démocratie, contre quiconque voudrait m’obliger à choisir entre ces deux belles identités, la québécoise et la canadienne.


Je sais trop bien quel jeu veulent jouer les chefs indépendantistes. Ils veulent nous convaincre que puisque nous les Québécois formons une nation, nous ne pouvons pas faire partie de la nation canadienne. Autrement dit, ils veulent glisser du sens sociologique au sens étatique du mot nation : du sens communauté au sens pays. Comme d’habitude, ils veulent jouer de la confusion des mots pour introduire la confusion des esprits.

Et bien comme toujours, mon pays, mes 33 millions de concitoyens, pourront compter sur moi pour opposer la clarté à la confusion. Je sais trop bien que la politique de certains fait bon marché des définitions de dictionnaire.

Facing this motion, two quotations come to mind. The first one is from the great Libanese poet, Kahlil Gibran :

“Pity the nation divided into fragments, each fragment deeming itself a nation.”


This is why the Bloc will vote for this motion, they hope that it will help them to fragment Canada.




But there is another interpretation of this motion, which is not only in accordance with the definitions of the dictionary, but also noble and generous. It comes from Jose Carreras :

“Cuanto màs catalàn me dejan ser, màs espanol me siento.”

In other words, in proclaiming my identity as a proud Quebecer today, I am proclaiming my identity as a proud Canadian. Lets work together to make sure that this noble and generous interpretation of the motion that we will vote on today will prevail.

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